Histoire de Cabris

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L’histoire de Cabris

Les moines

L’occupation romaine n’a pas laissé beaucoup de vestiges dans le village.
Vers l’an 400 ce furent, comme partout, d’abord les moines qui défrichèrent et habitèrent la région. Ils créèrent des prieurés d’exploitation agricole destinés à ravitailler les monastères fondés sur les îles de Lérins.

Les seigneurs

Vers le Xe siècle la civilisation des Seigneurs prit le relais. C’est alors que fut érigé le château de Cabris. Il est mentionné dans certains textes aux environs de 1200.
La famille des seigneurs de Cabris s’est greffée sur la famille de Grasse En 1216, Bertrand Gauceran obtint la seigneurie de Cabris. Avec lui commence la famille De Grasse-Cabris dont les armoiries sont « d’or à trois chevrons de gueules ».
La grande peste
Dans le milieu du XIVe siècle, une terrible épidémie de peste ravagea toute la Provence. Cabris fut vidé de tout habitant pour 150 ans.
Balthazar de Grasse, Seigneur de Cabris, fit repeupler le village par un « acte d’Habitation », le 1er mars 1496 avec 52 familles de colons venus d’Olmée en Italie, de Menton et de Sainte Agnès.
Balthazar fut enseveli en 1515 sous le dallage de Sainte Marguerite, puis transporté plus tard dans la nouvelle église paroissiale.
Développement de la commune
En 1639, est créée une école communale.
Vers 1655, on construit, au bas du village, la place des Puits,
En 1705, création du service postal qui ne devint public qu’après 1789.
Le nom des Grasse Cabris s’éteignit en 1691, le dernier seigneur Alexandre n’ayant pour héritiers que deux filles. L’une d’elle, Véronique, épousa en 1655 Alexandre de Clapiers, baron de Gréoux, qui devint le premier des seigneurs de Clapiers-Cabris.
Parmi leurs descendants, Jean-Paul épouse Louise de Riqueti, sœur de Mirabeau, qui devint, juste avant la Révolution, la dernière Marquise de Cabris.
La révolution

Tandis que la révolution se poursuivait à Paris, les Cabriens se révoltèrent, à la suite des exigences abusives des seigneurs. Le 26 décembre 1789, des jeunes gens brûlèrent les bancs du seigneur de l’église paroissiale sur la place du château. Le soir de la fête des Rois, en un grand soulèvement, ils s’en prirent aux propriétés du seigneur, démolirent un mur de clôture du château, détruisirent des moulins.
Les ruines du château furent mises en adjudication en 1794 et devinrent la proie des démolisseurs.

L’eau coule
Le village a toujours vécu dans la pénurie d’eau. Il fallut attendre le XXe siècle pour qu’un maire de Cabris, le Docteur Belletrud, obsédé par ce problème, consacrât toutes ses forces à le résoudre. Il constitua un Syndicat Intercommunal avec Peymeinade, Saint Cézaire, Le Tignet et Spéracèdes, pour entreprendre les travaux nécessaires à la construction d’un nouveau canal amenant les eaux d’au-delà de la Siagne. Celui-ci, commencé en 1929, véritable ouvrage d’art avec ses sept tunnels, distribua l’eau fraîche et courante dès le début de l’été 1931.
Depuis lors, les fontaines coulent, faisant la joie des anciens.
Vie artistique et littéraire au XXe siècle

Des personnalités aussi différentes que le professeur Robert Debré, les Prix Nobel de médecine : Jacques Monod, François Jacob, André Lwoff , des philosophes comme Herbert Marcuse, Georges Friedmann, des écrivains comme Henri Troyat, la Comtesse Marie de Saint-Exupéry, mère d’Antoine de Saint-Exupéry, des artistes comme Jean Marais, des peintres et sculpteurs comme Pierre Marie Guillin, des hommes politiques comme Jules Moch ont trouvé à Cabris le climat qui convenait à leur inspiration.
Par ailleurs, une maison, «la Messuguière », contribua, pour une grande part au renom intellectuel de Cabris. Construite par les Meyrisch, des Luxembourgeois, elle reçut, jusqu’en 1979, à titre d’hôtes payants, toute une élite intellectuelle française et étrangère.

Gide fut un des premiers à s’y installer et y reçut de nombreuses visites : Henry de Montherlant, André Malraux et son épouse Clara, Jean-Paul Sartre, Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger, Albert Camus. C’est ainsi que l’on a pu voir à la terrasse d’un café du village trois Prix Nobel de littérature : André Gide, Albert Camus, Roger Martin du Gard.

A la mort de ses parents, la fille des fondateurs, Andrée Viénot agrandit la Messuguière. L’élite intellectuelle continua d’y affluer. Aux noms déjà cités, il convient d’ajouter ceux de Jules Supervielle, Jean Paulhan, Arthur Adamov, le philosophe musicien Vladimir Jankélévitch, etc. Des œuvres littéraires y virent le jour : Clara Malraux y écrivit « Nos vingt ans », Henri Thomas, « le Promontoire » qui lui valut le prix Fémina.

La principale place du village était aussi un centre d’animation : René Dufour, félibre créateur et animateur de la « Crèche Vivante », et son épouse avaient fait de l’Auberge de la Chèvre d’Or une sorte de club où se côtoyaient écrivains et artistes de toutes disciplines : Colette, Pierre Fresnay, Yvonne Printemps, le Prince de Monaco, la Princesse Maria-Pia en furent les familiers. Plus tard, lorsque l’Auberge était animée par René Terrats, le roi Léopold III et la famille royale de Belgique y firent de fréquentes visites.